par Jean-Guy Farrier |
La région frontalière séparant
l'Angleterre de l'Écosse a été le berceau de familles très en vue de Grande-Bretagne
comme les Armstrong, les Nixon, les Graham, les Bell, les Carson, les Hume, les Irving,
les Rutherford et les Ferrier.
Les archives font ressortir plusieurs épellations du nom, chacune d'entre elles dérivant de Ferrier. Au fil du temps, le nom s'écrit Ferrier, Ferriers, Ferrair, Ferryar, Ferier, Feriers. Ces changements d'épellation survenaient fréquemment, parfois même de père en fils. Les clercs, civils ou religieux, inscrivaient le nom au son et changeaient même son épellation en passant d'un événement à un autre, comme lors de la naissance, du mariage ou du décès de la même personne. Selon toute probabilité, le nom Ferrier, provient des bretons de Strathclyde. Cette ancienne peuplade nordique était composée d'un mélange d'éléments gaéliques et celtiques et occupait les territoires bornés, au Nord, par la rive sud de la rivière Clyde en Ecosse et, au Sud, par le Lancashire. De lan 400 à l'an 900 de notre ère, leurs territoires furent envahis successivement par les gails irlandais, par les anglais à lest, et par les picts et les dalriadins au nord. Malgré cela, les familles furent peu affectées par ces perturbations. Vers I'an 1000, les diverses familles s'étaient stratifiées en de véritables clans préfigurant les premières structures familiales du Royaume-Uni. Beaucoup de familles modernes qui se sont constituées aux cours des XVIe et XVIle siècles sont issues de cette souche. On trouve trace du nom dans la région du Forfar, dans les comtés de Forfar, de Renfrew, d'Angus et d'Ayrshire. Le nom commun ferrier servait à désigner la personne chargée de l'entretien de l'équipement équestre, du harnais jusqu'aux fers, et conférait une certaine notoriété à celui qui le portait. En Angleterre, cette fonction équivalait à celle du maréchal-ferrant, bien que l'activité de ce dernier fut restreinte aux fers et aux cuivres. En 1301, Henry le Ferrier reçut, tirés directement de la bourse royale, dix pences pour ferrer les chevaux du roi, et Walter le Ferrier en reçut cinq. Les Ferrier proviennent du Kintrocket dans I'Angus où ils vécurent pendant plusieurs siècles. La descendance s'est répandue surtout durant les deux ou trois siècles qui suivirent jusquà lavènement, au cours du Moyen-Âge, de Sir William Ferrarious, personnage qui apparaît comme le premier à avoir imposé le patronyme tel quon le retrouve par la suite dans les registres d'Écosse, durant le règne de Robert 1er. La personnalité marquante de la lignée à cette époque fut Sir William Ferrarious. La frontière entre l'Écosse et l'Angleterre était une bande de terre partant de Carlisle et s'étendant jusqu'à Berwick à lest. Beaucoup de familles de Strathclyde habitaient de part et dautre de la frontière mais demeuraient liées ensemble à l'intérieur de clans fermés autonomes. Après I'an 1000, la vie frontalière devint difficile. En 1246, 12 chefs de clans, 6 provenant du côté écossais et 6 du côté anglais, se rencontrèrent à Carlisle pour promulguer les codes légaux destinés à gouverner les clans de part et d'autre de la frontière. Ces codes n'avaient rien de commun avec les lois d'Écosse et d'Angleterre, ni même avec les lois en vigueur ailleurs dans le monde. Ils considéraient, par exemple, comme une faute beaucoup plus grave que le vol, le refus d'aider un voisin à recouvrer sa propriété ou à récupérer sa femme, sa vache ou son cheval. Le refus d'assistance à un membre au clan durant une chasse à I'homme (on était aux trousses du délinquant) autorisait un comportement assez singulier : pour refus de participation, le membre du clan pouvait être pendu sans procès. Les descendants de ces clans se vantaient eux-mêmes d'avoir des voleurs de bestiaux comme ancêtres : c'était une façon de vivre acceptée en région frontalière uniquement. En 1603, lors de la fusion des royaumes d'Ecosse et d'Angleterre, le roi Jacques VI d'Ecosse devint Jacques 1er d'Angleterre. Le pouvoir royal décida de disperser ces clans frontaliers hors la loi, même s'ils avaient défendu loyalement le territoire de chaque côté de la frontière. Avec l'union des deux pays il devint nécessaire de casser le vieux code pénal des frontières. Les clans furent donc expatriés en Angleterre, en Ecosse du Nord et en Irlande. Quelques-uns furent même expulsés en Irlande du Nord, aux colonies et au nouveau monde. Parmi les clans installés en Irlande du Nord,
entre 1650 et 1700, quelques-uns purent Plusieurs familles furent insatisfaites de
leur sort en Irlande et cherchèrent ailleurs de Pendant ce temps, la famille Ferrier continua de
jouer un rôle actif et important dans le Le plus ancien blason familial retrouvé dans les archives est constitué de trois fers à cheval montés sur fond or bordé de rouge. Lécusson est une gerbe de blé. Lancienne devise de la famille est : Dilligentia dictat. Une souche distincte des Ferrier parvint au Québec, vers 1847, venant directement d'Angleterre. William Ferrier, jeune mousse de 14 ans, senfuit du navire qui le transportait. On raconte qu'il atteignit la rive à la nage. Plus vieux, il se maria à léglise catholique de Deschaillons et cest le curé qui, en raison de la consonance anglaise du nom, inscrivit Farrier au lieu de Ferrier. William eut deux enfants : John et Charles. John, dit Billy, n'eut pas de descendant mais, à la suite d'une recherche remontant à Croockham (Pallinsburn) en Angleterre, remania son nom en revenant à l'épellation Ferrier d'origine. Charles, dit ti-Bey conserva lépellation Farrier et eut trois fils : William, Charles-Edgar et Jean, et deux filles: Ida et Georgette. Le nom conserve encore aujourd'hui sa consonance d'origine anglaise mais dans les limites du seul comté de Lotbinière : les vieux évoquent encore le nom en prononçant Farrieur. À Trois-Rivières et à Drummondville, où émigra une partie de la descendance, la prononciation se transforma en Farrière puis se mua définitivement en Farrier (prononcé à la française : Farrié). |
Lettre de l'ancêtre William Farrier à son petit-fils, 2ans et 6 mois, William Farrier, orphelin de mère depuis sa naissance, le père de mon épouse, Louise Farrier. Sa Majesté William Farrier
St-Jean-Deschaillons Comté Lotbinière P.Q. 1 octobre 1905
Ville de Montréal Mon cher petit-fils. C'est avec plaisir que je puisse
te dire que je suis en bonne santé et j'espère aller te trouver avant
longtemps. Je m'en- nuie ici car je n'ai pas de pitou. Tâche d'écouter
ta grand-mère. Fais le bon garçon. Pépère va t'apporter quelquechose.
Aurevoir (dodon) grand-papa Farrier. ou ou |