LES PRÉNOMS AU GRÉ DES CAPRICES ET DES SOUVENANCES En parcourant les documents anciens on apprend vite combien nos pères étaient peu soucieux ou peu soigneux de la forme et de lorthographe de leurs noms. En France comme au Canada, la négligence la plus déconcertante régnait. Écrire correctement son nom de manière invariable cest une habitude toute récente. Aux XVIIe et XVIIIe siècle, on ne se préoccupait pas de cela. Les curés comme les notaires orthographiaient les noms avec la plus complète fantaisie. Les gens qui pouvaient signer leur nom en variaient souvent la forme avec indifférence. Cela cause de gros problèmes à celui qui fait de la généalogie. Quelquefois le
curé a mal saisi le nom donné à lenfant, ou bien, ayant retardé à rédiger
lacte, il sen est mal souvenu ; parfois cest le parrain ou la marraine
qui sest mal rappelé le nom que la mère a choisi ou la mal prononcé. On
passe facilement de Victor à Hector, de Wilfrid à Alfred, de Rose-Anna à Rosanna à
Rosina, de Irène à Marie-Reine à Reina, etc. Et les parents qui nen savent rien,
appellent leur enfant comme ils lavaient décidé. Il arrive aussi très souvent que
les parents eux- mêmes changent le prénom de lenfant. Pendant deux ans on se
contente de dire : Titi ou Titite ; puis, quand vient le temps dapprendre à
lenfant comment il sappelle, on sen souvient mal, ou on le change au
profit de loncle un tel ou de tel personnage connu. |